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BARREAU SYSTEME D

Parés, les avocats du Barreau grassois, équipés de pied en cap pour pouvoir assurer leur mission de défense du justiciable. Mais il aura fallu compter sur des initiatives toutes personnelles...

Reprendre l'activité : facile à dire, mais dans les faits, l'inquiétude était prégnante dans les cabinets, devant un état d'urgence sanitaire déclaré le 24 mars, une ordonnance édictée dès le lendemain portant adaptation des règles de procédure pénale, et aucune prévision côté équipements de sécurité sanitaire pour la profession. La solution ne viendra pas du ministère de tutelle, mais de la bonne volonté de terrain : à force de recherches, de contacts, et "prenant conscience qu'il ne fallait pas attendre d'aide de la part de la Chancellerie", le bâtonnier Maurel réussit là où l'énarque a échoué. "Il fallait trouver une solution pour que mes confrères volontaires puissent intervenir à la défense des prévenus et des victimes dans des conditions sanitaires satisfaisantes", et cette solution passe par notre arrière-pays et le petit village de Pierrefeu, où un maire, Marc Belvisi, et son conseiller municipal Pierre Nunez, passionné d'impression 3D, ont confectionné pour le barreau des visières anti-projections. Un beau geste à haute valeur solidaire ajoutée, qui aura même permis quelques octrois aux personnels de greffe, d'escorte, et aux magistrats grassois. Aussi,les avocats grassois ont-ils reçu des kits d'intervention comprenant visière, masques, gel et gants, "via ce formidable partenariat basé sur le bénévolat et l'entraide" souligne le bâtonnier Maurel avec une infinie reconnaissance.

Réinvestir la chaîne pénale

Sur le fonctionnement actuel ? "Après le temps de la sidération, et des missions concentrées sur 'l'extrême urgence' comme annoncé par le Premier ministre dans son plan de continuité, il a fallu réinvestir la chaîne pénale. Notre premier objectif, c'était le matériel sanitaire, pour reprendre notre rôle plein et entier sans exposer les confrères. Vous aurez noté que la Justice n'a jamais été prise en compte sur ce volet..." D'où l'initiative individuelle d'un barreau qui ne veut pas baisser les bras. Les kits constitués, direction le terrain. "En partenariat avec les chefs de juridiction de Grasse, nous avons relancé deux audiences de référés, par dépôt de dossiers sans plaidoirie, dès la mi-avril. Devant l'efficience de ces dépôts déposés, le dispositif a été élargi à la chambre de construction, dans un ressort difficile, fragmenté, où il a fallu réactiver la justice, dans chaque tribunal de proximité pour les audiences référés et fonds." Même si le principe du "sans plaidoirie" ne peut être satisfaisant pour les confrères, faute de moyens techniques. "On nous a vendu la dématérialisation, mais nous voyons que nous sommes encore loin du but..."

La bâtonnier Maurel est un peu amer, il reparlera de moyens financiers insuffisants, "le gouvernement n'a pas accompagné sa justice", et les résultats sont aujourd'hui mitigés. "Nous avons formé une commission pour monter en puissance sur le nombre d'audiences avec dépôt de dossiers, pour débloquer de nombreuses situations." Avec désignation de référents, par matière, pour un maximum d'efficacité et de réactivité.

(TRIBUCA.NET - EDITION DU VENDREDI 1ER MAI) 

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